Les vignobles bretons aujourd’hui : une renaissance sous le signe du bio
C’est avec la fin du XXe siècle que la Bretagne a vu ses vignes réapparaître doucement… mais sûrement. Grâce à des passionnés désireux de remettre au goût du jour ce pan oublié du patrimoine breton, les premiers hectares ont été replantés. Aujourd’hui, le renouveau viticole breton se distingue par un fort engagement dans la viticulture biologique et biodynamique. Mais qu’est-ce qui a changé par rapport aux vignobles historiques ?
Des cépages adaptés à un climat toujours en évolution
Les vignerons bretons d’aujourd’hui n’ont pas choisi de replanter les cépages historiques du Moyen Âge. En effet, le réchauffement climatique permet de cultiver des cépages plus variés et parfois délaissés pendant des siècles. Parmi eux :
- Le sauvignon gris, un cépage discret mais qui donne des vins secs et fruités, parfaits pour accompagner les huîtres bretonnes.
- Le pinot noir, une variété noble qui s’acclimate étonnamment bien au terroir breton actuel.
- Le inter Cépage Floréal, une nouvelle star parmi les cépages résistants, choisie pour sa robustesse face aux maladies comme le mildiou.
Ces cépages modernes permettent de produire des vins bien équilibrés, souvent marqués par une acidité rafraîchissante et des arômes de fruits rouges ou d’agrumes, typiques des terroirs aux climats tempérés.
Des pratiques viticoles profondément respectueuses de l’environnement
Un autre élément différenciant entre les vignobles bretons d’hier et d’aujourd’hui est l’engagement écologique. Contrairement à leurs ancêtres, les vignerons modernes sont souvent moteurs dans la transition bio et biodynamique. Ils utilisent :
- Des intrants naturels comme des tisanes de plantes pour renforcer la santé des vignes.
- La plantation de haies et la préservation de la faune pour maintenir l’équilibre écologique autour des parcelles.
- Une adaptation des pratiques à la météo changeante, avec toujours moins de recours aux traitements chimiques.
Un exemple emblématique est celui du domaine Montgilet, à quelques pas de Rennes, où l’on expérimente même des techniques inspirées de la permaculture sur les nouvelles plantations.
Un retour au cœur des terroirs
Les vignobles d’aujourd’hui ne se contentent pas d’être bio : ils cherchent aussi à mettre en avant ce que le terroir breton a d’unique à offrir. Les sols granitiques, parfois ponctués de schistes, confèrent aux vins une authenticité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Et les paysages qui entourent ces vignobles – parfois en bord des estuaires ou face à l’Atlantique – créent une signature aromatique particulière, presque saline, dans certains blancs ou pétillants locaux.
Enfin, l’expérience autour du vin a aussi changé. Les vignobles bretons actuels offrent souvent des dégustations, des ateliers pédagogiques sur la viticulture durable, et accueillent un public curieux de mettre un pied dans cet univers fascinant qu’est la renaissance d’un vignoble oublié.